À l’approche de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) a initié un ambitieux projet pour lutter contre la désinformation. Baptisé « Renforcement de la Résilience des Responsables Communautaires contre la désinformation » (3RC), ce programme a été officiellement lancé lors d’un atelier de formation tenu les 16 et 17 mai à Yamoussoukro.
Soutenu par la Section de diplomatie publique de l’ambassade des États-Unis à Abidjan, via le Fonds d’innovation pour la lutte contre la désinformation (CSDIF), et appuyé par l’Agence de soutien et de développement des médias (ASDM), le projet entend outiller les leaders communautaires pour contrer la circulation des fausses informations.
« Nous sommes à quelques mois d’un scrutin capital pour la nation. Il est impératif de former et sensibiliser les responsables communautaires pour qu’ils puissent réagir efficacement face au désordre informationnel », a expliqué Mohamed Kébé, chargé des projets au REPPRELCI et journaliste fact-checker.
Face à la montée des infox et leur impact sur la paix sociale, le projet 3RC vise à instaurer un environnement informationnel sain et sécurisé, loin des manipulations et des contenus trompeurs.
Le projet se décline en trois composantes :
- La formation de formateurs (TOT) sur les enjeux de la désinformation et les techniques de vérification de l’information ;
- La sensibilisation de masse et la formation dans 20 localités du pays ;
- La création et diffusion de contenus pédagogiques en langues locales, afin de toucher le plus grand nombre.
L’atelier inaugural a réuni 20 participants venus d’Abengourou, Abobo, Bonoua, Bouaké, Bouna, Daloa, Daoukro, Dabou, Divo, Ferkessédougou, Gagnoa, Korhogo, Man, Soubré, Tiassalé, Toumodi, San Pedro, Yamoussoukro et Yopougon. Journalistes, influenceurs et responsables communautaires ont été sélectionnés pour leur ancrage local et leur capacité à relayer des messages de sensibilisation.
Animée par Suy Kahofi, journaliste spécialisé en fact-checking, la formation a abordé plusieurs modules : de la distinction entre information et désinformation à l’utilisation des outils de vérification, en passant par l’analyse des campagnes de manipulation orchestrées, notamment par des États étrangers.
« Nous devons impérativement empêcher que la désinformation vienne gangréner la cohésion sociale en Côte d’Ivoire », a souligné le formateur.
Au terme de ces deux jours d’échanges et d’ateliers pratiques, les participants ont été dotés de techniques de mobilisation communautaire et de sensibilisation de proximité, en prévision des prochaines actions sur le terrain.
Avec le projet 3RC, le REPPRELCI entend ainsi jouer pleinement sa partition dans la préservation de la stabilité sociale et la qualité de l’information en Côte d’Ivoire.
Par Adam Taleeb