La mosquée du Campus 1 de l’Université de Alassane Ouattara de Bouaké a été déguerpie ce mardi 09 octobre 2024, provoquant une vive émotion parmi les étudiants, particulièrement ceux de la communauté musulmane. Cette décision intervient dans un contexte de tension exacerbée suite à l’assassinat de l’étudiant Agui Mars Aubin Déagoué à Abidjan, un acte tragique qui a bouleversé les universités ivoiriennes.
L’étudiant, victime de violences attribuées à des membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), a suscité une vague d’indignation. La mosquée, un lieu central de prière et de rassemblement, a été touchée par une opération de déguerpissement justifiée par les autorités pour des raisons de sécurité et de régularité des constructions. Les nattes, les tapis de prière, les documents religieux et le matériel nécessaire à la pratique de la foi sont exposés directement sur le sol. La prière de midi se déroule aujourd’hui sur une terrasse, car les fidèles n’ont plus accès à la mosquée.
Face à cette situation, les étudiants musulmans de l’université ont lancé un appel à l’assistance, soulignant l’importance de préserver leurs espaces de culte. Ils expriment leur inquiétude quant à l’impact de cette décision sur leur vie spirituelle et communautaire. “Nous demandons aux autorités de prendre en compte nos besoins et de trouver une solution qui nous permette de continuer à pratiquer notre foi dans un cadre sécurisé,” a déclaré le président de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d’Ivoire, sous-comité universitaire.
Pour rappel, depuis le 5 octobre 2024, le gouvernement de Côte d’Ivoire a décidé de procéder au déguerpissement de tous les étudiants occupant illégalement des chambres sur les campus universitaires. Depuis cette date, les résidences universitaires d’Abidjan, sous la supervision des forces de police, sont touchées par cette mesure.
Par Adam Taleeb