Bouaké : Ousmane Sonko plaide pour l’intégration des peuples ouest-africains et dénonce la haine virtuelle sur les réseaux sociaux

Bouaké, 31 mai 2025 (Taleeb info) — En visite ce samedi à Bouaké, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a livré un message fort en faveur de l’unité africaine et de l’intégration des peuples, à l’occasion d’une rencontre publique marquée par la présence de plusieurs autorités locales et invités de marque.

Dans son intervention, le chef du gouvernement sénégalais a préféré éviter les sujets de politique intérieure pour s’adresser directement aux peuples d’Afrique de l’Ouest et, en particulier, à la jeunesse. Il a exprimé son inquiétude face aux tensions grandissantes qu’il observe, notamment sur les réseaux sociaux.

« Souvent, pour une simple compétition sportive, c’est la guerre mondiale. Les gens s’insultent, et chaque peuple en attaque un autre pour des prétextes dérisoires », a déploré Ousmane Sonko.

Le Premier ministre a dénoncé ce qu’il appelle une « culture de la détestation de l’autre », alimentée par des clivages artificiels liés aux frontières héritées de la colonisation. Selon lui, ces divisions historiques n’ont jamais existé dans l’histoire des peuples africains, qui formaient autrefois une même communauté culturelle et humaine.

Une intégration des peuples avant celle des États

Face à ce constat, Ousmane Sonko a appelé à privilégier l’intégration des peuples avant même celle des États. Il estime que les dirigeants ne doivent pas être les seuls acteurs de cette dynamique et que l’union des populations est le véritable moteur pour bâtir une Afrique unie et solidaire.

Il a ainsi proposé de renforcer les coopérations décentralisées, à travers des jumelages concrets entre communes, départements et régions des différents pays. Ces partenariats devraient se traduire par des échanges culturels, des rencontres économiques et des actions communes.

« Si les Baoulés de Côte d’Ivoire et les Diolas de Casamance, ou les Bétés et les Wolofs se côtoient davantage, échangent et se découvrent, les préjugés tomberont d’eux-mêmes », a-t-il souligné.

Un appel à l’ambition collective pour l’Afrique

Au-delà des tensions communautaires, Ousmane Sonko a insisté sur les priorités collectives des peuples d’Afrique de l’Ouest : la stabilité politique, la sécurité contre le terrorisme, et surtout le développement économique et social.

« Le vrai pari, c’est celui du développement. Nous avons tous les atouts pour le relever, car il n’existe aucun continent plus riche que l’Afrique », a-t-il conclu sous les applaudissements.

Ce discours, largement salué par l’assistance, s’inscrit dans une vision panafricaniste assumée, prônant le rapprochement des peuples et la valorisation des liens culturels et historiques partagés.

Par Adam Taleeb

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