
Le colloque international sur le bien-être s’est ouvert ce mardi 27 mai 2025 à l’amphithéâtre C du campus 2 de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. La cérémonie d’ouverture officielle a été présidée par le Professeur Fidèle Yoroba, Vice-Président chargé de la Recherche, de l’Innovation Technologique et des Relations Extérieures, représentant le président de l’université, le Professeur Kouakou Koffi.
Dans son allocution inaugurale, le Professeur Yoroba a mis en avant la nécessité de revoir en profondeur les politiques publiques en Afrique. Selon lui, il ne suffit plus de se contenter de la croissance économique et des infrastructures. « Il faut interroger la qualité de vie, les aspirations profondes des citoyens, et leur sentiment d’épanouissement personnel et collectif », a-t-il déclaré, invitant les participants à saisir cette tribune scientifique pour enrichir les connaissances, partager les expériences et surtout influencer les politiques publiques en faveur du bien-être des populations.
De son côté, Docteure Idah Razafindrakoto, coordinatrice du Programme de renforcement des capacités des institutions de recherche en Sciences Sociales en Afrique, représentant le président de Global Development Network (GDN), a salué l’initiative et le dynamisme du Centre de Recherche et de Développement (CRD) de l’université. Elle a réaffirmé l’engagement de son institution et exprimé le souhait de voir le futur Indice du Bien-être (IBE) proposé par le CRD s’imposer comme un outil de référence à l’échelle internationale.
Vers la création d’un observatoire du bien-être en Côte d’Ivoire
Prenant la parole, le Professeur Doudou Théodore Dimi, président du comité d’organisation, a rappelé que ce colloque fait suite à une étude pilote menée par le CRD sur les aspirations des Ivoiriens en matière de bien-être. L’objectif à moyen et long terme est de positionner le CRD comme un référentiel africain en la matière. Cela passera par la généralisation de l’étude à l’échelle nationale, la création d’un observatoire du bien-être, et l’élaboration d’un indice qui permettra aux décideurs d’évaluer le niveau de bien-être des populations et d’adapter leurs politiques de développement en conséquence.
La richesse matérielle, un critère insuffisant
La journée inaugurale a été marquée par une conférence du Professeur Hugues Lagrange, sociologue et directeur de recherche au CNRS, sur le thème : « Réflexions liminaires pour l’élaboration d’un indicateur du bien-être en Afrique de l’Ouest ». Il y a souligné que la richesse matérielle et le progrès économique sont importants mais ne suffisent pas à garantir le bien-être des populations. La santé physique et mentale, l’harmonie sociale et la réduction des souffrances sont tout aussi essentielles. « La croyance selon laquelle plus les sociétés s’enrichissent, plus elles deviennent heureuses, est trompeuse », a-t-il averti, rappelant que le bien-être ne doit pas être l’apanage des sociétés les plus riches.
Le colloque se poursuit jusqu’au 29 mai avec des ateliers, panels et communications scientifiques autour des enjeux du bien-être en Afrique.
Par Adam Taleeb