La Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire a exprimé sa préoccupation face à la faible participation des citoyens à l’opération de révision de la liste électorale, essentielle en vue de l’élection présidentielle prévue l’année prochaine. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la CEI, a fait cette déclaration lors d’une rencontre au Press Club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI).
Trois jours après le lancement de cette opération, M. Coulibaly-Kuibiert a révélé que sur les 12 000 centres d’enrôlement ouverts, 5 798 n’avaient enregistré aucun requérant. « Les gens demandent une révision de la liste électorale sur trois mois, mais la réalité montre que les potentiels électeurs ne se bousculent pas pour s’inscrire », a-t-il déploré.
Malgré cette situation préoccupante, il a annoncé que 65 876 personnes avaient été enrôlées à travers le pays, avec 75% des centres d’enrôlement actifs. Parmi celles-ci, 30 456 requérants ont sollicité des modifications de données personnelles, tandis que 35 420 sont des potentiels nouveaux électeurs.
Concernant la possibilité d’un recensement électoral supplémentaire en 2024, Coulibaly-Kuibiert a laissé entendre que tout reste envisageable, tout en soulignant l’importance de finaliser l’opération actuelle.
Sur un autre sujet, il a abordé le cas de l’ancien président Laurent Gbagbo, précisant que sa radiation de la liste électorale avait été décidée par la justice et notifiée à la CEI. « Je n’ai aucun intérêt à radier quelqu’un de la liste électorale qui mérite d’y figurer », a-t-il insisté.
Le président de la CEI a également alerté sur le phénomène des fake news, qui menace les processus électoraux. « Il s’agit d’un fléau à combattre farouchement », a-t-il exhorté, en appelant les journalistes à faire preuve de vigilance face à la désinformation.
Cette situation soulève des interrogations quant à l’engagement des citoyens envers le processus électoral, alors que la Côte d’Ivoire se prépare à une échéance cruciale. La CEI appelle donc à une mobilisation accrue pour garantir une participation démocratique active.
Par Adam Taleeb