Abidjan, 16 août 2025 (Taleeb info) – L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a pris position ce samedi à Yopougon contre une éventuelle candidature du chef de l’État Alassane Ouattara à un quatrième mandat, qu’il considère comme « contraire à la Constitution ».
Réuni avec ses partisans sur la place Ficgayo, l’ex-chef d’État a dénoncé une « tentative illégale » de remise en cause de la limitation des mandats. « La Constitution ivoirienne limite l’exercice à deux mandats. Il n’y aura pas de quatrième mandat », a-t-il lancé, sous les applaudissements nourris de ses militants.
Ironisant sur les manifestations de soutien organisées par le camp présidentiel, le fondateur du PPA-CI a averti : « Si le RHDP marche pour dire oui, nous marcherons tous les jours pour dire non ». Il a assuré vouloir consacrer ses « dernières forces » à la défense de l’alternance démocratique en Côte d’Ivoire.
Une opposition en quête d’alternance
Cette sortie intervient dans un contexte où plusieurs figures de l’opposition – Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé – sont écartées de la liste électorale en raison de condamnations judiciaires. Regroupés au sein du Front commun PDCI–PPA-CI, les partis d’opposition dénoncent un « verrouillage » du jeu politique.
Des positions irréconciliables
De leur côté, les partisans du RHDP défendent la possibilité d’un nouveau mandat pour Alassane Ouattara, en s’appuyant sur la révision constitutionnelle de 2016. Une interprétation que l’opposition juge « dangereuse » pour la stabilité institutionnelle.
Lieu hautement symbolique, la commune de Yopougon – la plus peuplée du pays – s’impose une fois encore comme un terrain stratégique dans la mobilisation politique à l’approche du scrutin présidentiel. Comme en 2020, la question du quatrième mandat cristallise ainsi les tensions entre majorité et opposition.
Par Adam Taleeb