
Depuis deux semaines, la situation économique et sociale devient de plus en plus préoccupante à Bamako. Déjà fragilisé depuis 2012 par une grave crise sécuritaire et plusieurs épisodes d’instabilité politique, le Mali fait désormais face à un blocus imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), organisation jihadiste salafiste affiliée à Al-Qaïda.
Depuis le mois de septembre, le JNIM cible particulièrement les camions-citernes transportant du carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, deux corridors vitaux par lesquels transitent la majorité des marchandises destinées au pays. En s’attaquant à ces convois, les jihadistes perturbent gravement l’approvisionnement du Mali, pays enclavé dépendant largement des importations pour ses besoins essentiels.
Cette stratégie a pour conséquence immédiate une flambée des prix, notamment du carburant, et une aggravation des difficultés économiques déjà ressenties par les populations. Dans plusieurs quartiers de Bamako comme dans d’autres grandes villes du pays, les files d’attente se multiplient devant les stations-service, tandis que les commerces, les transports et les activités économiques tournent au ralenti.
Pour de nombreux Maliens, le quotidien devient de plus en plus difficile. « Tout coûte cher, on ne peut plus travailler comme avant », confient des habitants, impuissants face à une crise qui s’étend et menace de s’installer durablement.
Alors que les autorités maliennes assurent travailler à sécuriser les axes routiers, la persistance du blocus souligne une fois de plus l’ampleur des défis sécuritaires dans le pays et la capacité des groupes jihadistes à exercer une pression directe sur l’économie nationale.