
Les filles musulmanes de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d’Ivoire (AEEMCI) Gbêkê se sont réunies au foyer des jeunes de Koko pour célébrer la septième édition de la Journée de la Militante AEEMCISTE le 1er décembre 2024. Cet événement a offert une plateforme pour partager des expériences et discuter des défis sociétaux actuels auxquels les jeunes musulmanes sont confrontées.

Placée sous le thème “Jeunesse musulmane entre mutation culturelle, socio-culturelle et spiritualité : comment parvenir à l’équilibre”, cette journée a été marquée par deux panels enrichissants. La cinéaste Zainab Soumaoro a abordé l’émancipation des femmes à l’ère du numérique, mettant en lumière les opportunités et les risques liés à l’utilisation des technologies modernes. Elle a particulièrement insisté sur l’importance de la discipline et de la responsabilité sur les réseaux sociaux, encourageant les participantes à fixer des objectifs clairs et réalistes dans leur utilisation du numérique.
« Il était question pour moi de parler des opportunités et des défis, que j’ai essayé de partager avec mes jeunes sœurs. Ce que j’ai voulu qu’elles retiennent de mon intervention, c’est qu’il y a autant d’avantages que d’inconvénients dans le numérique aujourd’hui.
Ainsi, chaque avantage comporte inévitablement un revers. Il y a aussi des inconvénients. Il est donc important qu’elles en prennent conscience, afin de rester responsables sur les réseaux sociaux et disciplinées dans leurs actions. » a-t-elle dit.

De son côté, Zeynaf Bayogo a discuté du rôle d’Internet dans la transformation des pratiques religieuses, soulignant la nécessité de faire preuve de discernement face à la grande quantité de contenus en ligne. Cette réflexion visait à guider les jeunes filles vers une approche critique et réfléchie de la spiritualité sur les plateformes numériques.
« Internet modifie notre manière de croire. Il est essentiel, en tant que jeune musulmane, de réfléchir à la manière d’apprendre notre religion en ligne, que ce soit à travers la lecture du Coran, l’étude des hadiths ou les enseignements des savants. Internet permet aussi de renforcer notre foi grâce aux sermons et à la découverte des origines de notre religion.
Cependant, bien que l’Internet offre des avantages, il comporte aussi des risques. Beaucoup de prêches et d’interventions en ligne ne sont pas toujours authentiques et peuvent nuire à notre renforcement spirituel, représentant ainsi le revers de la médaille. » a-t-elle affirmé.

Diaby Noura, étudiante en sociologie et secrétaire régionale adjointe chargée de la cellule féminine de l’AEEMCI Gbêkê, a souligné l’importance de cette journée pour échanger sur des sujets touchant à la foi, tout en tenant compte des mutations socio-culturelles contemporaines.

L’événement, qui s’est déroulé toute la journée, a aussi proposé des activités variées : un concours culinaire, une compétition intellectuelle nommée « Ilmoun Nissa », ainsi qu’un partage d’expériences intitulé « Succès au féminin » et « On se dit les Gbé au féminin ». Ces moments ont permis aux jeunes filles non seulement de renforcer leur foi, mais aussi d’aborder les défis modernes tout en s’appuyant sur leurs valeurs.

Cette journée a joué un rôle clé dans la préparation des militantes musulmanes de demain, en leur offrant des outils pour mieux naviguer entre modernité et islam, tout en renforçant leur engagement dans la société.
Par Adam Taleeb